Il est 3h du matin et je n'arrive pas à
dormir. Pourquoi ? Parce que ce soir, c'était ma dernière
soirée à Sunderland. Plus important, c'était la dernière fois que
je voyais certaines personnes qui ont fait de ces huit mois ce qu'ils
ont été : une aventure extraordinaire. Bien évidemment, après
avoir lutté toute la soirée, il a bien fallu se mettre à pleurer,
dans le club d'abord, puis dans la rue. Et si personne ne s'était
décidé à bouger, on y serait certainement encore. Et on va
certainement remettre ça demain matin puisque après l'english
breakfast, il va falloir dire au revoir aux autres qui partent en
début de semaine comme moi.
D'un œil extérieur ça peut/doit certainement sembler ridicule de se mettre dans un état pareil pour des gens qu'on ne connaissait même pas en Septembre mais en fait pas tant que ça. Quand j'ai débarqué le 23 Septembre 2012 dans ce pays que je ne connaissais pas (je ne considère pas qu'y passer deux semaines de vacances dans la capitale c'est connaître le pays), où je ne connaissais absolument personne et bien j'ai pas fait ma maline. J'entends déjà les gens dire « ça va, t'étais en Angleterre, pas en Afghanistan non plus » et à cela je réponds dans un premier temps « Vos gueules ! » (parce que je suis quelqu'un de polie et diplomate et parce que souvent ceux qui disent ça sont ceux qui ne bougeront jamais leurs fesses hors de la France) et ensuite, je dirai que quelque soit le pays dans lequel on va, que ce soit près ou loin, tant qu'on est loin de nos repères habituels, il faut un temps d'adaptation. Et par repères j'entends, habitudes (culinaires, culturelles, climatiques) et les personnes que l'on côtoie. Alors oui, je n'étais pas à l'autre bout du monde, je pouvais rentrer chez moi en quelques heures d'avion et autres transports en commun (en général tout mis bout à bout il me faut la journée pour rentrer dans mon Sud quand même) mais je n'en étais pas moins à l'étranger. Sans personne à qui me référer, sans personne à qui parler de vive voix et qui comprendrait ma situation. Parce que oui, quand on prend une année sabbatique, il faut savoir que les gens qui restent en France et qui étudient ou travaillent ben ils ont pas trop envie de t'entendre te plaindre alors que t'en branles pas une (et j'aurais eu la même réaction, alors je ne blâme personne!). Du coup, tu te ronges en silence et t'attends le moment où tu te feras des amis !
D'un œil extérieur ça peut/doit certainement sembler ridicule de se mettre dans un état pareil pour des gens qu'on ne connaissait même pas en Septembre mais en fait pas tant que ça. Quand j'ai débarqué le 23 Septembre 2012 dans ce pays que je ne connaissais pas (je ne considère pas qu'y passer deux semaines de vacances dans la capitale c'est connaître le pays), où je ne connaissais absolument personne et bien j'ai pas fait ma maline. J'entends déjà les gens dire « ça va, t'étais en Angleterre, pas en Afghanistan non plus » et à cela je réponds dans un premier temps « Vos gueules ! » (parce que je suis quelqu'un de polie et diplomate et parce que souvent ceux qui disent ça sont ceux qui ne bougeront jamais leurs fesses hors de la France) et ensuite, je dirai que quelque soit le pays dans lequel on va, que ce soit près ou loin, tant qu'on est loin de nos repères habituels, il faut un temps d'adaptation. Et par repères j'entends, habitudes (culinaires, culturelles, climatiques) et les personnes que l'on côtoie. Alors oui, je n'étais pas à l'autre bout du monde, je pouvais rentrer chez moi en quelques heures d'avion et autres transports en commun (en général tout mis bout à bout il me faut la journée pour rentrer dans mon Sud quand même) mais je n'en étais pas moins à l'étranger. Sans personne à qui me référer, sans personne à qui parler de vive voix et qui comprendrait ma situation. Parce que oui, quand on prend une année sabbatique, il faut savoir que les gens qui restent en France et qui étudient ou travaillent ben ils ont pas trop envie de t'entendre te plaindre alors que t'en branles pas une (et j'aurais eu la même réaction, alors je ne blâme personne!). Du coup, tu te ronges en silence et t'attends le moment où tu te feras des amis !
J'ai du coup été bien contente quand,
dans les jours qui ont suivi mon arrivée, j'ai trouvé un groupe
Facebook qui permettait aux assistants de la région de se mettre en
contact. On peut critiquer le réseau social tant qu'on voudra mais
sans ça ça m'aurait pris bien plus longtemps pour rencontrer des
gens c'est sûr. J'ai rencontré des gens avec le même caractère
que moi et des gens aux antipodes, des Français mais pas que, des
Allemands et des Espagnols aussi et puis quelques Anglais mais le
contact était plus compliqué avec eux au départ. On a commencé
par apprendre à se connaître et rapidement un petit groupe s'est
formé, un groupe assez différent au début et à la fin finalement.
Au début, on se voyait seulement le week end pour du tourisme et des
soirées, puis on a commencé à se voir un peu en semaine et le réel
déclic s'est fait en Décembre quand on est parti à douze passer un
week end à York pour fêter les vacances et des anniversaires (dont
le mien). En rentrant des vacances de Noël, tout s'est enchaîné,
ciné le mardi soir, zumba le jeudi (cette résolution n'a pas tenu
longtemps mais bon, à la place on allait au pub) et soirées et
tourisme le week end. Et puis dans les deux derniers mois, quand tu
réalises vraiment qu'à un moment, il va falloir partir, on décide
de se voir le plus possible et de partir en vadrouille tous les week
ends histoire de découvrir les grandes villes et les petits coins
paumés du pays. Et grand bien nous en a pris parce que je ne suis
pas prête d'oublier ces moments là. Clairement de la bonne humeur
et de la déconnade en barre pendant deux jours.
Si je n'avais pas rencontré ces
personnes, rien n'aurait été pareil. J'aurais vécu en Angleterre,
j'aurais appris à vivre seule (et c'était pas du luxe une fois dans
ma vie^^), j'aurais amélioré mon anglais, j'aurais trouvé mon
orientation et plein d'autres choses utiles mais je n'aurais pas
profité de la vie et vécu tout simplement ces huit mois à fond les
ballons. Ces huit mois c'est comme une très grande et très belle
parenthèse dans ma vie qu'il va bien falloir fermer à un moment ou
à un autre. Ce soir, en pleurant comme une madeleine dans une rue
ventée, j'ai commencé à la fermer, et demain en repleurant, lundi
en faisant mes valises, et mardi dans l'avion, je la fermerai
définitivement ou du moins j'essaierai.
Comme à chaque fois qu'on se dit au
revoir on se promet de se revoir, parce qu'on en a envie et aussi
pour se rassurer et se dire que c'est pas totalement fini et j'espère
juste que l'on tiendra ses promesses (peu importe quand). Je voudrais
aller en Bretagne visiter la région de mes Bretonnes préférées,
j'aimerais qu'elles viennent goûter l'air du Sud (bien meilleur
évidemment^^), j'aimerai aussi aller en Allemagne et revoir mes amis
germaniques ou encore rendre visite à mes potes espagnols. Bref,
idéalement, j'aimerais que ça ne s'arrête pas. Et même si je sais
que c'est pas possible et que mardi je serai en France, j'ai quand
même envie de rêver un petit peu.
Tout ça pour dire que si un jour vous
pouvez partir et aller voir ailleurs si l'herbe est aussi verte,
faites le ! Vous en chierez certainement au départ (sinon c'est
pas drôle) mais si vous êtes un tant soit peu sociable et ouvert
d'esprit, vous risquez bien de vous éclater, de rencontrer des
personnes extraordinaires et de gagner de véritables amis. Cette
conclusion peut paraître un peu Bisounours mais je crois vraiment
qu'en plus de faire des rencontres j'ai surtout gagné des amis. Des
amis qui ont été là quand j'avais des coups de mou, des amis pour
qui j'espère avoir été là quand ça allait pas, des amis avec qui
j'ai rit à en avoir des crampes à l'estomac, des amis avec qui j'ai
recrée comme une seconde famille, des amis avec qui j'ai discuté
jusque tard sans me rendre compte de l'heure, des amis avec qui j'ai
passé mes meilleurs moments ici en somme. Et je souhaite à tout le
monde de vivre l'aventure humaine que j'ai vécu ici une fois dans sa
vie.