31 Décembre, une date qui sonne
l'heure du bilan. L'année 2012 c'est globalement une année tout à
fait positive. J'ai eu ma licence, j'ai été retenue pour
l'assistanat, j'ai bossé en tant que surveillante et j'ai eu ma
révélation sur mon futur métier, j'ai rencontré des gens
formidable, j'ai voyagé et surtout la malchance qui me colle à la
peau semble s'être un peu éloignée. Pas trop mal en somme.
Le bilan de mes trois premiers mois
d'assistanat est lui aussi positif.
J'ai découvert un pays que j'aime
beaucoup. Qui me laisse perplexe quelque fois quand je découvre et
que je m'habitue à certaines « coutumes » mais que
j'apprécie quand même énormément. Je suis partie avec des
préjugés plein ma valise, certains se sont vite confirmés (OUI, IL
PLEUT.) d'autres se sont révélés plutôt faux (Non, ils ne sont
pas roux et non, ils ne sont pas distants et arrogants, ils attendent
de connaître les gens avant de se révéler et ça ne me dérange
pas, bien au contraire). J'ai simplement traversé la Manche, je n'ai
pas pris un gros risque mais je suis tout de même contente car ce
que je vis est vraiment différent de ma vie en France, pile ce que
je voulais. Je vis dans un pays où la viande est chère et absente.
Rien que ça devrait suffire aux gens qui me connaissent pour
comprendre mon sacrifice ^^. (D'ailleurs, je fais actuellement une
cure intensive de viande. Quand je vais repartir, je vais avoir le
plus haut taux de fer que j'ai jamais eu).
Mon bilan sur la fonction d'assistant
en soi est un poil plus mitigé. Ne me faites pas dire ce que je n'ai
pas dit, j'aime être assistante. C'est un tremplin formidable et une
opportunité que je n'aurais pas deux fois pour comprendre un peu
plus encore cette race que l'on appelle « adolescent ».
Cependant, c'est quand même un peu différent de ce à quoi je
m'attendais. Et le CIEP (l'organisme qui gère l'échange RU/France)
n'y est pas pour rien. Ce qu'ils décrivent dans leurs brochures
n'est pas toujours en totale adéquation avec ce qu'il se passe dans
la réalité. Par exemple, on nous a expressément recommandé de
donner nos cours en Français uniquement. BLAGUE. C'est peut être
pas le cas pour tout le monde, mais dans mon école, si je fais un
cours uniquement en Français, c'est perdu d'avance. Soit elles vont
pas comprendre, soit elles décident qu'elles comprennent pas et donc
elles se bloquent. Bref, dans tous les cas, faut le faire en version
bilangue. Sinon, c'est mort. Ensuite , on nous avait acheté à coup
de « Vous ferez découvrir la culture de votre pays et vous
serez l'ambassadeur de la France ». Alors comment te dire cher
CIEP ? A part expliquer en moyenne une fois par semaine que oui,
nous mangeons des escargots, que non, ça n'a rien de dégoûtant
tant qu'on a pas goûté et que oui, on mange aussi les grenouilles
et que oui, je t'emmerde connasse
je suis pas allé bien loin dans l'échange culturel. Avec certaines
classes et certaines profs, oui, on arrive a des trucs super tops où
j'apprends autant que les élèves mais en règle générale,ça vole
pas bien haut. Et autant vous dire qu'écouter pendant 6 semaines les
paragraphes des filles sur la description de leur maison, de leur
chambre et de leur ville ou le récit de leur dernière et prochaine
vacances, ça fait chier. Oui, y a pas d'autre mot. Surtout quand tu
répètes 25000 fois la même chose basique sur des erreurs de
prononciation basique aka on ne prononce pas le « s » à
la fin de presque tous les mots.
J'entends
déjà les détracteurs me dirent « Te plains pas feignasse, tu
bosses que 3 jours ½ par semaine soit 12h de travail » ce à
quoi je répondrai « Tu as bien raison, je suis pas à
plaindre, mais quand même je m'exprime ! ». Sans rire, ne
travailler que 12h/semaine c'est vraiment le pied et ça laisse le
temps pour profiter et aussi glander accessoirement.
Glander. La vie en fait. En partant ici, je ne m'imaginais pas avoir
autant de temps libre. (Rassurez vous, je le vis plutôt bien !!) Les
trois années de licence ont été un peu particulières pour moi et
entre le travail au collège, la fac et les ennuis à côté, j'ai
pas eu beaucoup de temps pour moi alors cette année autant dire que
je compense ! Avoir le temps de prendre son temps le matin, ne
pas se lever avant 8h, pouvoir aller se balader, aller au ciné,
faire du tourisme, sortir sans culpabiliser parce que le lendemain y
a civi à 8h et que « Tu vas encore t'endormir flemmasse ! »
et surtout se sociabiliser ! Rencontrer des nouvelles personnes,
de différentes nationalités, avec une culture différente. Ça, ça
fait vraiment plaisir. Je mesure ma chance et je sais que l'an
prochain en master je regretterais amèrement ma vie de cette année
quand le réveil sonnera avant 7h et que j'aurai un mémoire à
rédiger, mais je m'en fiche, là maintenant de suite, je veux
PRO-FI-TER.
Ici,
j'ai rencontré plus de gens en trois mois que j'en aurais rencontré
en six si j'étais restée en France. J'ai l'intime conviction que
c'est bien plus facile ici parce qu'on vit tous la même chose. La
majorité des gens que je côtoie sont assistants et Européens pour
la plupart. On ne se connaissait pas mais on est tous partis de chez
nous, sans amis ni famille alors on a besoin de vite se recréer un
environnement familier. Et ça aide beaucoup. Et dans mon cas, ça
marche plutôt bien : on s'entend tous très bien, on fait la
fête ensemble, on rit à s'en décrocher la mâchoire des fois et on
apprend à se connaître, c'est vachement agréable je trouve de
devoir tout « recommencer » avec des personnes qu'on ne
connaît pas et qui ne savent rien de moi non plus au départ. Bien
évidemment, ça n'empêche en rien d'être en manque des amis et de
la famille.
Vous
l'aurez compris, je ne regrette absolument pas d'avoir prise cette
décision. D'autant plus que le but de base (=améliorer mon anglais)
est déjà largement atteint. Avant de partir, j'avais un bon niveau
en anglais universitaire c'est à dire que je pouvais rédiger un
essai sans dictionnaire et que j'avais le vocabulaire nécessaire
pour suivre mes cours, mais niveau « anglais du quotidien »,
c'était pas ça. A moins qu'on considère que synecdoque, bilabial
et palatal soit des mots nécessaires ^^. Mon oral était franchement
pas terrible et mon accent bien trop Aveyronnais. Désormais, je peux
m'entendre parler anglais sans avoir envie de me frapper, les gens
me comprennent et je comprends à peu près tout. Sauf les chauffeurs
de bus, mais apparemment, c'est normal. Au début, avec mes
collègues, je balbutiais, je ne comprenais pas tout. Maintenant,
c'est fluide, je comprends quand elles font des blagues, j'ai un bon
vocabulaire d'argot ( ce qui pour moi représente beaucoup vu que je
considère qu'on commence à maîtriser une langue quand on comprend
et utilise l'argot à bon escient^^), bref, le jour et la nuit.
Donc,
si vous hésitez à partir à l'étranger, surtout ne réfléchissez
pas trop et foncez, vous en apprendrez forcément quelque chose !
Je vous laisse avec mon Top 3 des détails qui ne me font pas
regretter la France et je vais me préparer (moi et mon foie) pour le
réveillon ! A bientôt !
** TOP 3 des petits détails insignifiants qui font que la France ne me manque pas tant que ça des fois. **
3 –
Les béquilles Anglaises sont vachement mieux conçus que les
françaises parce qu'ils ont crée un système qui fait que la
béquille tient au bras et reste droite quand tu t'en sers pas,
complique à expliquer, mais très ingénieux. Je me connais, je sais
qu'il y a 90 % de chances que je les teste avant de partir alors
je me console comme je peux.
2 –
Je vis dans un pays où on peut sortir dehors en pyjama sans avoir
peur de se faire harceler, critiquer, etc.
1 –
J'ai ouvert un compte en banque en 30 min, reçu mes cartes en 2
jours, me suis inscrite à la Sécu en un clic et une signature et je
n'ai jamais eu un seul souci avec une quelconque administration. Ça
change. Ça repose même.
PS : Je le fais un poil en avance : BONNE ANNEE 2013 à tous et surtout, surtout, PROFITER DE LA VIE !!
PS : Je le fais un poil en avance : BONNE ANNEE 2013 à tous et surtout, surtout, PROFITER DE LA VIE !!